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Cimier GURUNSI poisson

Hauteur : 41 cm et longueur : 52 cm

Matières : bois, pigments rouge et noir, matières sacrificielles, cotonnade, fibres végétales.

Ce cimier monoxyle de l’ethnie des Gurunsi représente un poisson. Il est constitué d’un casque, la tête de l’animal, qui supporte une superstructure figurant le corps et la queue du poisson. La tête est caractéristique du style de représentation animalière de cette ethnie : une bouche largement ouverte avec deux lèvres proéminentes, des yeux en rond de bosse entouré de 2 cercles concentriques, un réseau de scarifications géométriques profondes. Il faut noter que outre les commissures fendues des lèvres, un marquage de la dentition grâce à des incisions sur la lèvre inférieure. Le corps, une lame de bois parcourue aussi de scarifications linéaires, est destiné à être vue de profil. Une grande partie de ce dernier a d’ailleurs disparu, et hormis une extrapolation par rapport à la partie inférieure demeurant, rien ne permet plus d’envisager la taille et la forme que pouvait avoir la nageoire dorsale. La partie inférieure de la queue a été recollée.
Contrairement à la majorité des masques et heaumes produits par les Gurunsi depuis plusieurs décennies, aucune autre pigmentation que le noir de fumée, et un reste ancien de pigment rouge sombre marquant la lèvre supérieure, n’est décelable sur ce heaume. Cette facture corrobore sa grande ancienneté. Par endroit, une épaisse croûte est présente, probablement un mélange de matières sacrificielles et terreuses. Ce même mélange se retrouve aussi enduire tout l’intérieur du casque.
La partie inférieure du heaume, permettant le positionnement sur la tête du danseur et le maintien de la coiffe, a pratiquement disparu sous les assauts des xylophages et du temps. Elle a été toutefois remplacée, ‘in situ’, par 2 fines lamelles de bois solidement fixées au casque par des cordelettes. Cette restauration indigène a donnée au heaume une seconde vie, lui permettant de participer à nouveau à des cérémonies. Sa simple présence indique, à la fois la valeur spirituelle que représentait ce masque, ou le coût de son remplacement par un heaume de qualité identique. Un reste d’une cagoule en fibres tressées est encore fixé à l’arrière. Cette dernière servait à cacher la tête du porteur. Une longue cordelette, faisant visiblement fonction de jugulaire, est fixée au moyen de trou de part et d’autre sur les côtés du casque. Tout indique, sans conteste possible, que le masque a été utilisé lors de plusieurs manifestations ou de danses, avant et après la mise en place de la restauration indigène.