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Galerie des arts africains Galerie des objets d’ethnographie africaine

Marteau BAOULE à divination par les sons

Hauteur : 23,5 cm.

Bois, clous de tapissier, matières agglomérées.

Le marteau de divination par les sons est monoxyle, et constitué de deux parties : un manche et un heurtoir.
Le manche est figuré sous la forme d’une tige torsadée régulièrement sur elle-même, et dont la base forme une boucle ouverte permettant, grâce à lien, de relier le marteau à la cloche, qu’il était chargé de mettre en résonance lors de rites. Le haut se termine par un animal qui est comme agrippé perpendiculairement à l’axe du manche. Cet animal, (probablement un petit reptile) a quatre membres, le corps pourvu d’écailles, pas de queue, et sa tête fortement érodée ; cette dernière présente même un manque rendant tout rapprochement avec un animal terrestre difficile.

Le heurtoir trouve toute sa puissance dans le masque du Goli, qui prolongeant le manche, permet aussi de liée les 2 extrémités de l’arc en forme de fer à cheval qui frappe la cloche. Le masque du Goli figure la tête d’un animal mythique. Ce dernier possède une bouche largement ouverte de laquelle émane une langue, un nez aux ailes épatées dont l’arrête remonte bien au dessus des yeux. Ces derniers sont surmontés chacun d’une protubérance figurant les yeux de la double vision. L’arrête nasale meure au niveau du front, et conduit à un coléoptère, en ronde bosse, dont les larges élytres semblent protéger les yeux de la double vision. Une double paire de cornes, de chaque côté, encadre chacune une petite oreille détaillée. Chacune d’elle se prolonge par un renflement longitudinal qui va jusqu’au bout du maxillaire supérieur. Les joues sont marquées.
Toute la partie en fer à cheval est finement sculptée sur ses 2 côtés. A noter que les motifs de la partie inférieure gauche se retrouvent au niveau supérieur droit, et ceux de la partie supérieure gauche au niveau inférieur droit. Des clous de tapissier recouvrent toute la partie droite ; Ils ont tous disparus sur la partie gauche.
Toute la partie postérieure gauche du heurtoir est fortement érodée, sûrement à cause des chocs répétés sur le métal de la cloche. Il n’y a aucune ancienne trace de présence d’une protection en tissus comme cela est souvent le cas pour ce type d’objet.
La minutie des détails raffinés à l’extrême, l’harmonie des proportions, et l’aération des volumes qui semble à la limite de rupture avec la matière, font de cet objet l’un des plus beaux fleurons dans le registre des marteaux à divination par les sons de l’ethnie Baoulé.