La statue est un fétiche féminin propitiatoire. Elle possède le traitement plastique caractéristique des fétiches de l’ethnie des Bembé : figure anthropomorphe aux jambes fléchies, à l’abdomen scarifié et aux yeux incrustés de faïence blanche ; Le fétiche possède des bras, le droit ramené sur l’épaule droite et le gauche appliqué sur l’aine gauche ; Deux scarifications horizontales reliées par des verticales sont présentes sur la joue gauche. Les seins sont saillants et le sexe féminin est représenté. Le nez est épaté.
Sur tout le fétiche se trouvent des traces d’une patine noire. Des restes de matières sacrificielles sont également présentes sur l’abdomen et les bras.
Les yeux marqués chacun sont représentés révulsés par un morceau de faïence blanche signifiant ainsi un état de transe.
Trois caractéristiques confèrent à ce fétiche sa particularité :
Premièrement, le traitement de son réseau de scarifications abdominales qui dense n’est ni commun, ni traditionnel.
Deuxièmement, le fétiche n’a pas de trou rectal.
Troisièmement, un anneau de rotin tressé entoure son cou ; Il est à l’image des cercles de métal de servitude que portaient les esclaves et les soumettaient comme le fétiche est lui-même soumis par son état de transe aux forces invisibles. Le cercle de rotin comme les yeux renvoient donc à cet état.
Ces observations permettent d’envisager aussi qu’une charge, le « bilongo », recouvrait tout l’abdomen depuis le dessous des seins jusqu’au sexe.