Hauteur totale 58 cm. Hauteur manche 23,5 cm.
Bois, poils de queue d’animal, tissus, fils de laiton, fils de cuivre.
Le chasse-mouche est constitué d’un manche anthropomorphe limité à la tête et au tronc, et d’une partie constituée des poils de la queue d’un animal (probablement celle d’un buffle). La jonction entre le manche anthropomorphe et les poils est réalisée par une bande de tissus sur laquelle se serrent trois rangées alternatives de fils métalliques (cuivre, laiton, cuivre). Des traces d’oxydations y sont visibles.
Le manche possède le traitement plastique caractéristique des fétiches de l’ethnie des Téké : figure anthropomorphe au visage scarifié obliquement; Le traitement de la coiffe est du type traditionnel « mupani ». La barbe est courte. Des bras se rejoignent sur l’abdomen.
Un trou juste sous la tête, traverse le cou dans sa partie supérieure; Des traces de frottements y attestent le passage d’une dragonne aujourd’hui disparue. Tout le cou est complètement cerclé en spirale par une étroite bande de laiton parfaitement jointive.
Des caractéristiques spécifiques à ce chasse-mouche, objet de haut grade, conféraient à son porteur, un chef de terre ou un haut dignitaire de l’ethnie, son prestige et son pouvoir :
Tout d’abord, la redondance de l’alternance entre les parties en bois nu et celles recouvertes de métal. Les quatre parties composant le manche la tête, le cou, le tronc, et la base sont en effet alternativement recouvertes de métal ou non.
Ensuite des symboles d’expression de pouvoirs importants :
- Les conduits auditif des oreilles, assez large, est figuré; Ces derniers ne sont toutefois pas reliés entre eux, et ne peuvent être pris pour le trou de passage d’une dragonne. Leur symbolique en est d’autant plus accrue; Ils représentent, en effet, le pouvoir d’écoute, et par là-même de connaissances des choses, que détient celui qui possédait le chasse mouche.
- Contrairement aux fétiches de l’ethnie Téké, pour lesquels les yeux regardent toujours devant, les yeux sont ici de grande taille, et empiètent largement sur les tempes. Leur champs de vision en est d’autant plus symboliquement accrue, et exprime une capacité de vision très étendue, puissante et pluridirectionnelle pour le porteur du chasse mouche.
- Il faut aussi remarquer que les trous des narines du nez sont percés, alors qu’ils ne le sont que rarement pour les fétiches de l’ethnie. Là encore, la symbolique exprime une capacité de sentir les odeurs et les choses hors du commun pour celui qui le brandit.
Les dimensions de ce chasse mouche, ainsi que les symboliques auditive, visuelle et olfactive, exprimées par sa plastique, permettent d’attribuer, sans nul doute, son appartenance originelle à un dignitaire des plus hauts rangs dans la société Téké.
La grande et belle patine sur le manche résultant d’un long usage par frottement participe à la qualité et au caractère ethnographique de cet ancien chasse mouche.